Route Nationale 83

ASSOCIATION BONNE ROUTE

ASPECT ÉCONOMIQUE

L’argument économique nous est bien souvent opposé : 14 km supplémentaires par l’autoroute et le coût du péage (20,80 € sur le tronçon Bersaillin-Valentin).

Ces  données  indiquées  par  les  GPS  incitent  les  entreprises  de  transport  en  transit  à  choisir l’itinéraire le plus court, même si le temps est plus long. Des fédérations de transporteurs français dénoncent d’ailleurs le fait que souvent les entreprises de pays de l’est s’affranchissent allègrement des règles de temps de conduite. De nombreux camions abandonnent l’autoroute pour éviter les 14 kms supplémentaires et le péage de l’autoroute A39. Ce calcul ne prend pas en compte la totalité des éléments.

La consommation de carburant ( diesel) est plus importante sur la RN

Autoroute:     de  24,4 à 29,5  l /100 km     

Route nationale :            30,6 à  38,6  l /100kms

Traversée d’agglomération :    33,8  à 38,3  l /100kms

Trafic urbain :                    33,5 à 44,8  l / 100kms   soit en milieu urbain + 50 % de consommation, ce qui est le cas à Beure ou Besançon

(source étude équilibre)

Le relief de la RN 83 est très accidenté.

                                                              Dénivellé  +          Dénivelé –    Pente maxi          Pente Moy                                                                                    

Bersaillin- moyenne Arbois                + 266,52              – 225,79           17 %                       2 %

Arbois-Quingey                                      + 319,27               -324,39           29 %                       3 %

Quingey-Besançon                              +292,37                 -237,29           11 %                        2 %

TOTAL via RN                                        + 878,16                 787,47   

TOTAL via autoroute                           + 500,71                 413,27              6 %                        1 %

La RN  83  a des pentes raides  (Monts de  Buvilly,  Côte du Comice)  qui occasionnent des changements de rapport fréquents, tandis que les pentes sur l’autoroute sont plus adoucies. La RN, ce sont des virages nombreux, des ronds-points, des traversées d’agglomération, toutes choses qui occasionnent une surconsommation de carburant, sans compter les arrêts et avancées au pas en raison des embouteillages et de la régulation de circulation à Beure.  Les freins, les pneus souffrent et engendrent de la pollution. Le temps de parcours est plus long.

Il est vrai que les augmentations de péage autoroutier (+2,2 % par an en moyenne) sont dissuasives. L’état doit absolument reprendre la main sur les conditions de ces concessions.

Le temps de conduite est un facteur déterminant dans l’appréciation de la rentabilité économique. La réglementation est stricte et quelques minutes de trajet supplémentaires peuvent conduire à l’obligation d’un temps de repos supplémentaire.

Le temps de trajet entre l’échangeur de Bersaillin et celui de Valentin, en temps normal, est le suivant :

                                    RN 83                           autoroute

KM                              90,4  km                          76 km

temps                            1 h 17                             0 h 53

24  minutes supplémentaires, sur la RN, en situation de circulation normale, sans compter les embouteillages de plus en plus fréquents !

Pour l’économie locale, les retombées sont très minces. Au dire même des restaurateurs, les routiers des pays de l’Est consomment essentiellement leurs propres repas. Ils ne font pas le plein dans les stations services. Une étude de  1999 indique que les transporteurs en transit n’achètent que  40 % du carburant en France. (documents temis- documentation gouv.fr)

L’économie réalisée par un parcours plus court et l’absence de péage paraît bien maigre pour les transporteurs .

Le coût économique pour la collectivité est important.

En moyenne, « comme ordre de grandeur, on admet que le passage d’un seul camion correspond aux passages d’environ  10.000  voitures »  (note de bas de page dans l’étude  « modélisation des charges à l’essieu » publiée en 2004 par le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication / Office fédéral des routes, Confédération Helvétique )

D’autres études font monter cette comparaison à 36 000 VL

Dans la demande exprimée par le Conseil Départemental du Jura pour   l’interdiction aux poids lourds en transit à Vaux sur Poligny, les conseillers donnaient un chiffre encore plus fort :

1 camion dégrade autant que 1 000 000 de voitures !

L’entretien de la RN  83  est à la charge de l’État français, sans participation des transporteurs en transit, depuis l’abandon des portails écotaxe.  Pendant ce temps, les concessions autoroutières rapportent beaucoup d’argent aux investisseurs privés.

Le sénat a commandé un rapport dont les conclusions sont éloquentes :

« Selon la commission d’enquête, la rentabilité serait atteinte autour de 2022 pour Vinci et Eiffage, alors que leurs contrats arrivent à terme entre 2032  et 2036.   Autrement dit, la durée de ces concessions serait trop longue d’environ dix ans, explique le rapport.  Au-delà de  2022, les dividendes versés aux actionnaires atteindraient approximativement 40 milliards d’euros. Pour APRR et AREA, qui appartiennent au consortium Eiffarie (filiale d’Eiffage), le rapport parle même d’une rentabilité hors normes. »

(APRR est le gestionnaire de l’autoroute A39)

Que dire encore du coût économique de la santé et du temps perdu par tous ceux qui sont pris dans les embouteillages ou la régulation de circulation aux abords de Besançon.